Bonjour, petite analyse sur le comportement que nous avons face à un événement qui sort de l’ordinaire…..
Bien souvent le comportement de chaque individu a une influence non négligeable sur ses réactions qui parfois s’avèrent dramatiques par le choix ou la décision prise……….trop tard ou trop tôt.
Alors il est important de savoir pratiquer « l’analyse environnementale » afin de pouvoir s’extraire d’une situation critique, mais pas forcément désespérée et une Identification suivie d’une Analyse pour parvenir à une Maîtrise de la situation, doit permettre de s’en sortir sans trop de dégâts, mais voyons cela ensemble.
Au cours d’un incendie, certaines personnes décèdent parce qu’elles paniquent et d’autres pas assez. !!
Il est de coutume bien installée que, lors d’un sinistre dans un établissement, les personnes ressortent par où elles sont entrées. Ceci tout simplement parce qu’elles connaissent le cheminement menant à l’extérieur. Mais est-ce le chemin le plus court et le plus sécurisant ?? Pas sûr.
Face un sinistre « débutant » l’humanoïde bien pensant cherchera à savoir s’il doit sortir ou pas et « voir » de visu la nature de l’incident, même si des renseignements lui parviennent de source sûre : il veut « jeter un coup d’œil » et être sûr de devoir évacuer. L’humain semble programmé à faire les choses de façon personnalisée en fonction de sa réaction, du rôle qu’il joue, de son expérience, de son éducation, de sa personnalité, da sa capacité physique, de sa perception de la menace que représente l’incendie, et de la réaction des autres personnes.
Souvent la personne capte des indications initiales, tente de les confirmer ou les interprète mal.
De même quand l’incendie ou l’incident est perceptible, la personne tente d’obtenir plus d’informations, de contacter d’autres personnes et commence à se diriger vers la sortie.
Parfois, la personne tente de combattre l’incendie, agit avec d’autres personnes et s’enfuit….. (S’il est encore temps !!)
Tous cela occasionnent des pertes de temps inutiles qui ne font qu’aggraver la situation et, à l’inverse, ceux qui courent dans tous les sens à la première odeur suspecte génèrent un affolement généralisé en un point bien précis, qui est la sortie par laquelle tout le monde est entré, créant ainsi un attroupement totalement désordonné et parfois fatal (voir vidéo ci-après-Concert station club-Fatal fire at the concert-100 DCD 115 blessés)

Quelques exemples de comportement:
Prenons celui des courses du week-end au supermarché. En règle générale le parcours est déjà planifié et certains commenceront par ce qui est le plus encombrant, le plus lourd, le plus frais, le plus proche, etc, pour ressortir ….par où ils sont entrés…CQFD.
Chacun a donc SON parcours et au fil des ans, le connait par cœur. Ainsi lors d’une évacuation on se dirigera en suivant SON chemin qui nous emmène « à coût sûr » à l’extérieur. Là est bien souvent l’erreur car d’autres possibilités s’offrent à nous mais nous ne les voyons pas, mieux, nous les ignorons.
Autre exemple de comportement : Vous êtes invités à dîner chez un ami et vous connaissez parfaitement le parcours pour vous y rendre, mais un panneau indique une déviation. Qui n’a pas essayé de contourner le panneau pour « jeter un coup d’œil » pour constater si la déviation est bien justifiée ?? Là encore nous voulons être sûrs, on VEUT voir.
Maintenant imaginez la même scène mais cette fois avec un gendarme en faction à la place du panneau. On ne se pose pas de question on suit les directives du gendarme en faction, on VOIT à qui on a à faire.
1 situation identique sans le moindre facteur de gravité mais 2 réactions différentes. Je vous laisse imaginer les réactions en cas d’incendie.
Dernier exemple, l’alarme incendie se déclenche dans un établissement. Qui sait interpréter ce signal qui traduit une évacuation générale et immédiate ??
La majorité des personnes présentes va continuer son activité sans se soucier de quoi que ce soit et rare vont être ceux qui vont se diriger vers l’extérieur dès que retentit l’alarme. Il en est de même lors d’un exercice d’évacuation, certaines personnes vont absolument vouloir terminer ce qu’elles ont commencé ou emporter « quelque chose » (sac, téléphone, pc, vêtement,….) avant de sortir et, généralement, les portes seront laissées ouvertes en quittant les lieux, favorisant ainsi la propagation d’un éventuel incendie.
En cas de sinistre « le temps d’alarme augmenté du temps d’évacuation doit être inférieur, pour chaque occupant, au délai de sécurité (ou délai de survie) au bout duquel le séjour dans les lieux sinistrés entraîne des lésions puis la mort »
La phase d’évacuation s’effectue en 3 temps :
1er temps : L’alarme, qui est la durée qui s’écoule entre le début du sinistre et le moment où les occupants comprennent la situation.
2ème temps : La réaction, qui est déterminée par l’aptitude des occupants à prendre des décisions, des caractéristiques de l’incendie (vitesse de propagation des flammes et des fumées)
3ème temps : L’évacuation, qui dépend de la conception des dégagements de secours et de la façon dont les gens agissent en fonction de la situation.
En matière de sécurité incendie et de panique, il convient donc de se « familiariser » avec les lieux dans lesquels nous sommes et de savoir identifier les signaux d’alerte et d’alarme afin de les interpréter à bon escient.
En somme, lorsque vous aller à l’hôtel, dans un magasin, un cinéma, une discothèque, un immeuble, etc … prenez le temps d’observer les lieux. Repérer les sorties de secours les plus proches, le balisage des dégagements (éclairage de sécurité), les extincteurs, les consignes de sécurité, etc … bref, identifier tous les moyens et dispositifs mis à votre disposition pour assurer votre sécurité, ….au cas où.
Concernant les sorties de secours, tous les établissements recevant du public possèdent un nombre suffisant de dégagements en rapport à l’effectif susceptible d’y être reçu. Il n’est donc pas nécessaire de se ruer vers la sortie par laquelle nous sommes rentrés en cas d’évacuation mais d’utiliser les sorties de secours ou les escaliers, judicieusement répartis, permettant une évacuation rapide et sûre de l’établissement. Leur présence est balisée par un pictogramme blanc sur fond vert éclairé sur lequel sont représentés une silhouette et une flèche.
Il importe donc de se familiariser avec notre environnement afin de réagir, non pas de façon rapide, mais de façon efficace et sûre. En clair, ne pas confondre vitesse et précipitation car un bon balisage des dégagements, destiné à faciliter l’évacuation ne garantit pas pour autant la sécurité des occupants en cas de sinistre si l’on a une méconnaissance de base des aspects de sécurité. La technique ne fait pas tout….
En ce sens, des exercices d’incendie sont nécessaires pour assurer une évacuation ordonnée. Ils sont indispensables dans l’ensemble des établissements qu’ils soient publics ou privés. D’ailleurs ces exercices sont prévus par le code du travail (1 à 2 fois /an) mais sont rarement respectés.
Pourtant si les textes et règlements étaient rigoureusement respectés, chaque individu serait en mesure d’assurer la fonction de « personne désignée » bien souvent citée dans le cadre d’organisation de festivals, de réunions, de rassemblements, de fêtes communales ou de manifestations diverses organisées au sein d’associations et servirait également……..dans le domaine de l’habitation.
En dernier exemple, pour confirmer que la connaissance et la maîtrise de son environnement peut être salvatrice. Lorsqu’une panne de courant plonge notre domicile dans l’obscurité, ou lors d’une levée nocturne pour satisfaire un besoin pressant, on se débrouille très bien pour se diriger dans la pénombre….sans lumière !!! Alors pourquoi panique-t-on dans un environnement sinistré et doté d’un éclairage de sécurité,…….voir même en plein air ? (voir vidéo ci-après- Feu stade Angleterre – Bradford 1985 feu au stadium club-56 morts)

Voilà donc un « petit et très court » exposé sur le comportement humain face à l’incendie, ou autres situations d’urgence, mais dorénavant, après l’avoir lu et vu les vidéos, je suis certain que vous ne vous ne vous déplacerez plus comme avant.
Soyez observateurs, apprenez à lire et repérez les moyens de secours, Identifiez, Analysez pour mieux Maîtrisez les situations d’urgences (I.A.M)
Bref, développez votre culture du risque à la façon d’un « Indiana Jones » partant à la découverte de la sécurité……avec le chapeau et le fouet si vous voulez, ça rendra les courses moins monotones pour certains.
Bruno
PS: En complément n’hésitez pas à visionner les vidéos sur le sujet dont celles d’archive de octobre 2010.