MAISONS EN BOIS, DANGER ???
A l’heure actuelle où les méthodes constructives et techniques doivent répondre à la politique du développement durable, la construction de maisons à faible consommation d’énergie font de plus en plus leur apparition dans notre paysage quotidien. Pour autant, une certaine méfiance est présente envers certains matériaux et en particulier le bois. Alors, les maisons en bois sont-elles plus dangereuses par rapport aux autres bâtisses de construction dite « traditionnelle » ???
Tout d’abord, et en règle générale, les personnes succombent à un incendie par l’inhalation des fumées provenant des matériaux présents dans l’habitat et l’arrêt cardiaque survient donc bien avant que les victimes soient exposées aux flammes. De plus, selon les statistiques (consultable sur ce blog), la plupart des incendies domestiques tiennent leurs origines dans la cuisine, les mégots mal éteint ou des installations électriques surchargées ou mal entretenues. Ce sont les émanations toxiques, provenant de la combustion du mobilier, des appareils électriques en plastique et des revêtements muraux qui entraînent la suffocation.
En ce sens on peut donc dire que la sécurité incendie d’une maison à très peu de rapport avec la résistance au feu des éléments utilisés pour la construction que l’on appelle le gros œuvre et que bien souvent les sources d’incendie proviennent d’un manque d’attention et de négligences. Voir à ce sujet l’article sur « le citoyen, un acteur indispensable de la Prévention »
LE BOIS :
Le bois est un combustible, il brûle bien sûr, mais, cependant et toutefois sa composition lui confère des propriétés de combustion lente et une résistance au feu en terme de « stabilité » très satisfaisante contrairement au fer qui, sous l’action de la chaleur, va se déformer et entraîner dans sa chute l’ensemble des éléments de la construction, ou le béton qui peut éclater. De plus, en se consumant lentement il ne transfère pas sa chaleur aux autres parties voisines, n’éclate pas et dégage moins de fumées nocives.
Ainsi le bois n’est donc pas un facteur aggravant en terme d’incendie, et la résistance au feu d’une maison en bois massif est bien supérieure aux autres types de construction.
En cas d’incendie le bois possède une faible conductivité thermique permettant une transmission de chaleur 10 fois moins importante que le béton. Sa teneur en eau entraîne la formation d’une croute carbonisée faisant office d’isolant.
LA RESISTANCE AU FEU (+ voir vidéo ci-après):
En incendie il y a 2 notions biens distinctes à connaître à savoir : la réaction au feu et la résistance au feu (un article plus complet sera fait sur ce sujet).
Pour faire simple, la réaction au feu est la « réaction » que va avoir un matériau sous l’action de la chaleur. A titre d’exemple une feuille de papier va brûler très facilement alors qu’un morceau de bois en chêne va lui brûler, certes, mais plus difficilement. Ces 2 éléments réagissent donc bien de façon différente sous l’effet de la chaleur.
Cette réaction est classée en 5 catégories définies par les termes M4, M3, M2, M1 et M0 et qui détermine si le matériau brûle facilement, moyennement, difficilement, ininflammable ou incombustible.
En ce qui concerne la résistance au feu, cette notion fait référence au temps durant lequel un élément de construction résiste à l’action d’un feu. Cette résistance est exprimée en temps, (½ h, 1h, 1h1/2, 2h, etc …) et est caractérisée par les critères de Pare Flamme (PF) ; Coupe Feu (CF) et Stable au feu (SF).
Dans le domaine de la construction et de la prévention des risques d’incendie et de panique dans les établissements recevant du public (ERP) il est bon de souligner que toutes les portes Coupe Feu sont en bois..!!! et les bâtiments, dont l’ossature est en bois lamellé collé, offre une Stabilité au Feu d’au moins ½ heure. Ces dispositions constructives sont d’ailleurs validées par les commissions de sécurité.
En conclusion et en tant sapeur pompier, c’est donc une fausse idée de dire que les maisons en bois présentent un risque plus important en cas d’incendie par rapport à d’autre type de construction. Plus que la structure, c’est surtout le mobilier et autres matériaux fortement combustibles et toxiques qui sont aggravants dans un incendie. D’ailleurs au CANADA, pays ou la culture du risque y est la plus développée, ce type d’habitation y est courant, comme quoi…….
Pour plus d’information sur ce type de construction, vous pouvez consulter le site WWW.ganeeva .fr
Bruno